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900 travailleurs du Maroc pour cueillir les clémentines en Corse :


Certains dénoncent une aberration économique et sanitaire. Les autorités s’expliquent et rassurent.

C’est l’heure de la cueillette des clémentines en Corse et il faut croire que ce n’est pas un savoir-faire français. L’île de Beauté embauche pour cette tâche 900 travailleurs du Maroc depuis une soixantaine d’années. Un pont aérien est mis en place entre Casablanca et Bastia. Le premier vol doit atterrir ce vendredi 9 octobre.

C’est au Maroc que les producteurs corses trouvent les meilleurs cueilleurs, formés. Ils resteront sur place 3 ou 4 mois. Ils sont rompus à ce travail physique. « Il y a une difficulté de travail qu’il ne faut pas cacher », explique Joseph Colombani, président de la Chambre d’agriculture de Haute-Corse.  « Je ne porte pas de jugements, simplement un constat. Tout le monde peut venir ramasser les clémentines en Corse, explique-t-il à RTL. Sauf que ceux qui tiennent la distance, ce sont souvent les groupes de travailleurs marocains.« 

C'est au Maroc que les producteurs corses trouvent les meilleurs cueilleurs, formés. Ils resteront sur place 3 ou 4 mois. Ils sont rompus à ce travail physique. "Il y a une difficulté de travail qu'il ne faut pas cacher", explique Joseph Colombani, président de la Chambre d'agriculture de Haute-Corse. 

"Je ne porte pas de jugements, simplement un constat. Tout le monde peut venir ramasser les clémentines en Corse, explique-t-il à RTL. Sauf que ceux qui tiennent la distance, ce sont souvent les groupes de travailleurs marocains."
 

Des craintes légitimes ou du racisme déguisé ?

Cette opération est très critiquée. D'abord pour des raisons sociales : il y a 28.000 chômeurs sur l'île. Ensuite, pour des raisons sanitaires : la circulation de la Covid. Didier Leschi, directeur général l'Office français de l'immigration et de l'intégration qui organise l'opération, assure que le processus médical est strict. 

Un pont aérien entre le Maroc et Bastia sauvera-t-il la récolte des clémentines corses ? Dès le printemps, les producteurs locaux s’inquiétaient : après une récolte 2019 médiocre en quantité, les conditions de circulation drastiques imposées par le Maroc à ses ressortissants depuis le début de la pandémie de Covid-19 menacent la cuvée 2020. Or, les saisonniers marocains sont d’autant plus demandés que le travail de récolte des fruits, pénible, ne séduit guère sur place. Comment leur permettre de gagner la Corse, où le marché de la clémentine – de 20 000 à 30 000 tonnes produites chaque année – emploie directement 600 personnes et génère plus de 50 millions d’euros de revenus annuels ?

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Afin de parer la menace de vergers désertés, plusieurs réunions sont organisées avec la préfecture de la Haute-Corse depuis l’été. L’Office français de l’immigration et de l’intégration est mis dans la boucle, comme les autorités marocaines et les représentations françaises. Le protocole permettant l’acheminement en Corse, par voie aérienne, de 902 travailleurs saisonniers marocains, est validé le 23 septembre par le Centre interministériel de crise (CIC) rattaché au premier ministre. « Un pont aérien exceptionnel en tout point par son ampleur et son contexte, souligne l’un des négociateurs du processus : les producteurs ont même accepté de prendre à leur charge les frais de location d’avions à la compagnie Transavia pour l’acheminement des travailleurs marocains en Corse » – un coût de l’ordre de 500 000 à 600 000 euros, dont la charge sera partagée entre les 72 des 145 producteurs de clémentines à avoir réclamé de la main-d’œuvre cette année.

« La pandémie rend ce genre d’opérations plus lourd, précise Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, dont le bureau de Casablanca a supervisé le processus, mais elles font partie de nos missions traditionnelles. »

« Minutieusement préparé »

Dès l’arrivée sur place des saisonniers, en cinq vagues successives du 9 au 28 octobre, un strict protocole sera observé, supervisé par plusieurs services de l’Etat et la Chambre de commerce et d’industrie de la Haute-Corse. « Tout a été minutieusement préparé, estime François Ravier, préfet de la Haute-Corse. Des prélèvements seront effectués au Maroc avant le départ des travailleurs, puis sept jours après leur arrivée et de nouveau avant leur départ, avec des contrôles renforcés sur leurs conditions de vie et de travail. » Les éventuels porteurs du virus seront mis en quarantaine dans des campings de la région, et l’acheminement vers vers chaque exploitation sera compartimenté. Le tout, assurent les pouvoirs publics, dans une « constante préoccupation » du respect de la dignité des travailleurs saisonniers.

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