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"Médine est un multirécidiviste de paroles de haine" : Rachel Khan s’exprime après le tweet du rappeur
L’écrivaine a pris la parole, réagissant à la polémique antisémite la visant après un message publié par Médine sur Twitter.
Le tweet avait suscité un emballement médiatique et politique au cœur de l’été.
Dans un message publié sur le réseau social, Médine avait qualifié l’essayiste Rachel Khan, juive et petite-fille de déportés, de « resKHANpée », à savoir une « personne ayant été jetée par la place Hip Hop, dérivant chez les social traîtres et bouffant au sens propre à la table de l’extrême-droite ».
La principale visée ne s’était pas exprimée la semaine dernière sur le sujet, alors que le rappeur avait lui eu une belle fenêtre pour en parler lors de débats organisés aux universités d’EELV puis aux journées d’été de LFI.
Dans une interview au Monde publiée ce lundi 28 août, Rachel Khan explique avoir « laissé les autres prendre la parole pour [elle] », « ne [voulant] pas que le débat politique vienne parasiter » le Festival du cinéma francophone d’Angoulême pour lequel elle était membre du jury.
« Médine est un multirécidiviste de paroles de haine. Il fait ses excuses et à chaque fois il revient avec un nouveau truc : la quenelle, les attaques homophobes et antisémites, la laïcité, et maintenant cette attaque sur mon nom. Il y a des mots qui sont des délits, ce n’est pas négociable », affirme l’écrivaine de 47 ans.
« Ce nom appartient à la grande histoire mondiale »
Interrogée sur les « excuses » de Médine, elle répond : « il m’a attaquée de façon personnelle sur mon parcours, mes idées. Et s’excuse de manière générale. (...)
Quant à la sortie de “Racée” (son précédent livre, NDLR), l’extrême droite me lance “Khanania” en référence à Banania, c’est comme “ResKHANpée”. De nouveau c’est avec mon nom qu’on joue. »
« Khan, c’est le nom de mon père auquel les colons anglais en Gambie avaient sauvagement ajouté un h. Mais il est aussi devenu celui de ma mère, qui a échappé à la Shoah. Elle n’imaginait pas qu’en se mariant avec un noir musulman elle retrouverait un nom juif », explique par ailleurs Rachel Khan.
« Ce nom appartient à la grande histoire mondiale. Je ne laisserai pas Médine et ses amis souiller une double mémoire », prévient-elle encore dans Le Monde.
« J’ai surréagi et j’ai eu cette maladresse d’utiliser ce mot (rescapée, NDLR) dont je n’ai pas mesuré la charge émotionnelle historique », avait déclaré Médine la semaine dernière aux universités d’EELV, ajoutant qu’il s’en était « excusé dans la foulée ». Mais toujours sans reconnaître le caractère antisémite de sa réponse, contrairement à ce que de nombreux ténors écologistes avaient demandé la semaine dernière.
Le rappeur originaire du Havre était ensuite revenu samedi lors d’un débat avec la cheffe des députés LFI, Mathilde Panot, sur cette polémique qu’il a jugé « horrible ».
« Non seulement je ne suis pas antisémite mais en plus je lutte contre l’antisémitisme depuis 20 ans au plus près, sur le terrain », a-t-il répété. « Je compte bien ne pas attendre qu’on me distribue un permis de lutte contre l’antisémitisme », a-t-il ajouté.
Il est fort de café de voir une personne jouer ainsi sur tous les tableaux, on dit des choses et on doit les assumer, de là à lui octroyer un permis de bonne conscience, et pourquoi pas une subvention...
En tout état de cause si l'objectif était de faire parler de lui, c'est réussi !