MEDIA CORSICA
L'armée américaine déploie un laser antidrone et
c'est une petite révolution...
Comme pour confirmer les mutations en cours en son sein, précipitées par le conflit en Ukraine, l'armée des États-Unis a déployé son premier dispositif équipé d'une arme laser. Une unité de Fort Sill (Oklahoma) dispose dorénavant de quatre véhicules de combat armés de lasers, rapporte le site spécialisé Popular Mechanics.
Cette combinaison de lasers d'une puissance de 50 kilowatts, montés sur des véhicules blindés Stryker, a un nom :
«DE M-Shorad», pour «Directed Energy Maneuver Short-Range Air Defense».
L'«énergie dirigée» c'est le laser et la «manœuvre» c'est le véhicule. Vous voyez, c'est pas si compliqué la guerre.
L'objectif de ces DE M-Shorad est d'abattre à la fois des drones et des obus d'artillerie tels que des mortiers et des roquettes, en plein vol, tout en roulant. Le Stryker, que les troupes ukrainiennes ont appris à apprécier pour sa maniabilité, est donc mis à jour, renforcé contre les engins explosifs improvisés et donc équipé d'un générateur fournissant l'énergie au laser.
Évidemment, pour être efficace, ce laser doit être bien renseigné. Le Stryker embarque donc également un système de détection, de suivi et de ciblage des menaces aériennes. Pas besoin de poster un soldat avec des jumelles essayant de viser les minuscules drones, tout en rebondissant dans la boue à 60 km/h. Le système est autonome et peut se déployer pour assurer la protection aérienne d'autres forces en mouvement, telles que d'autres compagnies de Stryker, de chars ou d'infanterie.
L'énergie dirigée fonctionne exactement comme vous l'imaginez. Le laser concentre un faisceau intense de lumière sur une cible et... la crame. Un peu comme le soleil sur une fourmi à travers une loupe. Il peut donc brûler les ailes, les moteurs ou les circuits internes d'un drone en vol, aveugler les pilotes des drones en vue à la première personne en endommageant les caméras embarquées ou même faire exploser les drones utilisant des moteurs à carburant.
Le DE M-Shorad devrait donc être déployé en soutien à d'autres forces plus offensives comme des colonnes de chars ou d'autres Stryker, scrutant le ciel à la recherche de drones ennemis, mais pas que. Lors d'un test effectué en mai 2022, le système laser a également abattu des roquettes d'artillerie et des obus de mortier.
Cette faculté à abattre des projectiles d'artillerie au-dessus du champ de bataille est inédite, surtout à un coût aussi peu élevé. Jusqu'à maintenant, il fallait utiliser des missiles guidés coûteux pour abattre des obus d'artillerie, bien meilleur marché. Pas idéal donc. C'est pourtant sur cette équation déséquilibrée que repose par exemple le système du Dôme de fer israélien. Chaque missile envoyé par l'État hébreu coûte entre 40.000 et 50.000 dollars (entre 37.900 et 47.400 euros), contre 300 à 800 dollars (environ 284 à 758 euros) pour les roquettes du Hamas.
Le rapport prix-efficacité des nouveaux Stryker à laser est incomparable.
Certes, l'investissement initial est élevé, mais une fois en service, le coût par tir se résume au coût du diesel nécessaire pour alimenter l'arme. Le diesel est cher en ce moment, c'est vrai, mais l'armée américaine devrait s'en accommoder sans trop de peine, d'autant plus que le laser peut fonctionner tant qu'il y a du carburant, contrairement aux armes à feu dépendantes du stock de munitions.
Une version laser du Dôme de fer, l'Iron Beam (ou «Rayon de fer») est d'ailleurs en cours de développement et pourrait, à terme, le remplacer.
On arrête pas le progrès ?
On pourrait en rire, mais ces recherches se font dans les 2 sens, comment détruire ces engins... Des pistes existent déjà elles sont en conception...