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Grande Mosquée de Paris : “Cette élection est irrégulière et illégitime !”, dénonce Louisa Mameri

De https://oumma.com15 janvier 2020, 11 h 20 min

Louisa Mameri, ex-directrice des Affaires sociales et humanitaires au sein de la Grande Mosquée de Paris, réagit à l’élection très controversée de Chems-eddine Hafiz.

Investie corps et âme pendant de nombreuses années au sein de la Grande Mosquée de Paris, où elle a contribué à faire briller ce pur joyau du patrimoine historique français, bien au-delà de son écrin de verdure niché dans le 5ème arrondissement de Paris, Louisa Mameri ne cache pas aujourd’hui son amère désillusion (et c’est un doux euphémisme…) devant le vote à la hussarde, foncièrement anti-démocratique, qui a propulsé Chems-eddine Hafiz à la haute fonction de recteur des lieux.

Cinq jours après une élection dont elle dénonce avec vigueur « l’irrégularité et l’illégitimité », et qui plonge dans la consternation nombre de ses pairs et coreligionnaires, celle qui officia longtemps en tant que directrice des Affaires sociales et humanitaires, à la fois chargée du protocole et proche conseillère, notamment auprès de feu Abbas Bencheikh Hocine (recteur de la Grande Mosquée de Paris de 1982 à 1986), a choisi de s’exprimer sur Oumma sans mots couverts.

 

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« Cette élection est la goutte qui fait déborder le vase ! », s’est exclamée Louisa Mameri, avant d’ajouter en oscillant entre indignation et tristesse : « Elle a réveillé en moi le souvenir de longues années de sacrifice pour parvenir à accroître le rayonnement de la Grande Mosquée de Paris, ce véritable joyau, en France et à l’international. Je ne suis pas la seule à être effarée par ce qui vient de se passer, par ce lamentable coup de force bafouant les règles du jeu démocratique ». Et d’enfoncer le clou : « Ras-le-bol des tricheries, de l’opportunisme, des magouilles ! ».

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Oui, la coupe est pleine pour cette femme musulmane de devoir et de conviction, présidente nationale du collectif Harki qui, toute sa vie durant, n’a cessé d’œuvrer en faveur de la réhabilitation de l’islam dont elle déplore qu’il soit si « odieusement calomnié et galvaudé », du dialogue interreligieux, mais aussi de la réconciliation de toutes les mémoires vives de la guerre d’Algérie, par-delà tous les tourments, les souffrances et les rancoeurs.

Très attachée à sa « religion du Juste Milieu, de la concorde, de la miséricorde et de l’amour », qu’elle sait parfaitement compatible avec la République française et dont elle estime qu’elle mérite d’être dignement représentée, elle plaide avec force pour qu’une personnalité emblématique et consensuelle, s’imposant par son érudition, son ouverture et sa capacité à créer des passerelles de compréhension et de respect mutuels, soit enfin intronisée.

A la question de savoir si l’aréopage de sages qui composent la Société des Habous ont conscience du discrédit qui les frappe et de la défiance grandissante des Français de confession musulmane à leur endroit, Louisa Mameri a soupiré : « Ils n’en ont malheureusement rien à faire ».

A l’évocation du récent passé politique de Chems-eddine Hafiz, ce lourd boulet que le nouveau recteur de la Grande Mosquée de Paris risque fort de traîner longtemps derrière lui – il présidait jusqu’il y a peu encore, dans l’Hexagone, le comité de soutien du président déchu Abdelaziz Bouteflika – elle s’est aussitôt insurgée : « Comment peut-il prétendre vouloir jouer les Monsieur Propre, alors même qu’il soutenait une caste que le peuple algérien, en souffrance, a rejetée massivement ? ».

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 Alors que faire ? Loin de s’avouer vaincue, Louisa Mameri, à l’instar de plusieurs autres de ses pairs et coreligionnaires, veut croire qu’Alger, à qui il incombe à présent de valider ou non l’élection très controversée de Chems-eddine Hafiz, saura entendre la colère sourde qui gronde actuellement à Paris, et pourrait se faire plus retentissante dans les prochains jours.

« J’espère vivement que les autorités algériennes sauront séparer le bon grain de l’ivraie », nous a-t-elle confié. « Pour l’heure, nous sommes suspendus à leur décision. Mais, il est clair que nous nous réservons le droit de contester publiquement la nomination de Chems-eddine Hafiz, si elle venait à être entérinée », a-t-elle précisé en affichant une détermination à toute épreuve.

Propos recueillis par la rédaction d’Oumma

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